Où la compagnie cueille des fleurs
Personnages-joueurs présents :
Mars Orya, elfe monte-en-l’air
Helena Kramer, humaine avocate
Lambertus Englander, humain patrouilleur rural et son cheval de guerre Verra
Lotte Pfaffen, humaine chasseuse
Dans l’épisode précédent
Recherchés par la garde de la capitale de l’Empire pour un meurtre qu’ils n’ont pas commis, les aventuriers voguent sur le fleuve Reik en direction du nord, le temps de se faire oublier…
La voie est désormais libre en direction de la ville marchande de Bogenhaffen, où un mystérieux héritage doit les attendre, mais c’était sans compter sur des champignons toxiques et la menace d’un clan de gobelins de la nuit.
Les loups du bois-poison
De toute sa hauteur, la jument se dresse en hennissant. Les trois loups qui approchaient d’elle reculent aussitôt de quelques pas.
Lotte, quant-à elle, tente de faire face à deux loups qui la charge mais la neige immobilise ses bottes ce qui la fait chuter. Deux gueules puantes et bavantes se referment violemment sur son corps. Elle hurle de douleur.
Brandissant sa lame, Lambertus ordonne à Verra de faire demi-tour pour la secourir. A bonne hauteur pour pourfendre l’une des bêtes, la jument s’arrête net. Le vaillant patrouilleur perd l’équilibre et se retrouve agrippé sur le flanc de sa monture, luttant pour se remettre en selle.
Pendant ce temps, perchée dans son arbre, Mars dispose d’une position privilégiée pour tirer à l’arc. Mais le vent souffle toujours en tempête et dévie la course de ses projectiles de plusieurs mètres. Il lui faut plusieurs tentatives avant qu’une de ses flèches n’achève l’un des loups.
De son côté Héléna est aux prises avec deux autre bêtes. La jeune avocate se défend bien elle a déjà forcé l’une d’elle à prendre la fuite. Galvanisée par le combat, elle abat son épée de toutes ses forces. La lame s’enfonce dans la cuisse d’un des loups, rendant le membre inerte. La créature souffre atrocement, tente de se retirer mais s’effondre dans la neige en jappant de douleur.
Une fois disposé à se battre à nouveau, Lambertus doit se dépêtrer de deux créatures qui s’en prennent aux jambes de sa monture. Verra s’agite, rue, puis écrase violemment l’un des loups.
Se retrouvant en infériorité numérique les trois derniers loups fuient, la queue entre les pattes.
Les blessures de Lotte sont préoccupantes, mais le vent, le froid et la nuit rendent les premiers soins difficile, l’hémorragie est tout juste stabilisée.
Le calme revenu, Lambertus se concentre sur sa carte à la lueur de la lune.
«Tout le monde est fatigué, je sais, mais il faut trouver ces fleurs avant que Durak et Samy ne vident l’intégralité de leurs entrailles sur le pont.»
Une demi-heure de marche plus tard, la compagnie fini par retrouver la piste… du village.
Ils ont tournés en rond.
Exténuée, Mars retourne à la péniche afin de demander à Petra de bien vouloir les guider. Une fois vêtue de nouveaux vêtements et d’une épaisse couverture la jeune naine mène les aventuriers à travers le bois. Le cheminement est lent, l’état de Petra est lamentable, la seule force qui permet encore à son corps de se mouvoir est la fureur vengeresse qu’elle réserve aux gobelins. Après quelques dizaines de minutes, elle indique à ses camarades que le gouffre est juste là , masqué par de larges buissons touffus…
Pendant que les gob’ n’y sont pas…
En se rapprochant, la compagnie constate que le gouffre mesure au moins cinquante mètre de diamètre, pour une profondeur d’une quinzaine de mètres. L’obscurité, le vent et la neige, ne permettent pas d’avoir une bonne visibilité des alentours, mais Héléna semble voir, parmi les branches et les rocs, quelque chose à l’autre extrémité du précipice. Des feux de camps éclairent des tentes, sous lesquelles une multitude de petits yeux rouges s’abritent. Depuis ce campement une cage de fer rouillée est suspendue au dessus du gouffre. Elle est maintenue en l’air par une épaisse corde.
« Mort à ces engeances maléfiques ! » murmure Petra.
« Petra attend, tu es trop faible, lui dit l’avocate. C’est du suicide. »
« On t’en ramènera un vivant, rassure Lambertus, tu pourras le saigner toi même. »
« Non, j’m’en fous. J’ai plus ni village, ni famille. Je veux juste en tuer le plus possible. »
Les membres de la compagnie retiennent la naine pour ne pas risquer de se faire remarquer. Lambertus pense qu’elle est dans son droit de vouloir se sacrifier pour l’honneur de sa famille, mais Lotte et Héléna sont plus mitigées…
Pendant ce temps, Mars amorce sa descente vers les profondeurs du gouffre dans le but d’espionner les créatures. Une fois en bas elle se positionne en dessous de la cage suspendue d’où proviennent des sanglots. L’elfe se met alors à escalader la paroi située juste en contrebas des tentes des gobelins. Grâce à son agilité et sa discrétion elle parvient à atteindre le niveau de l’ignoble cage rouillée et poisseuse. A l’intérieur, elle découvre deux garçons grassouillets d’à peu près huit ans. Les gobelins, à quelques mètres à peine au dessus de Mars, évoquent un certains « Écailleux » qui devrait venir chercher ce gibier demain.
Munie de son grappin, l’elfe essaye d’agripper la cage pour l’attirer vers elle mais le crochet passe largement à coté et tombe dans les branchages alentours.
« Qu’est-ce que c’était qu’ce bruit ? S’exclame l’un des gobelins. Les gosses ? »
Pendant que la voleuse ramène la corde vers elle, une multitude de yeux rouges se penchent au dessus d’elle.
« C’est quoi ça ? R’gardez ! Un sale truc qui escalade ! »
« Une elfe ! Une de ces saletés d’elfes ! »
En panique, Mars se met à hululer. Le crie de la chouette étant le nouveau code de la compagnie pour prévenir d’un danger. En entendant le signal, à une centaine de mètres de là , Lambertus et Lotte interrompt leur infructueuse cueillette de fleurs et se mettent sur leur garde. Le patrouilleur se remet en selle et dégaine son pistolet pendant que la chasseuse encoche l’une de ses flèches.
Effets spéciaux
Esquivant la pluie de pierres et de javelots que les gobelins lui lancent, Mars dévale la roche et bondit à l’intérieur d’un gros tronc d’arbre creux.
« Où est t-elle ? On l’a eu ? Il faut la retrouver, trouvez là ! » Des dizaines de petites mains vertes descendent à leur tour…
Voyant l’urgence de la situation Lambertus décide de tirer dans le tas avec son pistolet. La mèche crépite, enflamme la poudre et dans un nuage de fumée le projectile part. Il fini sa course dans les broussailles, mais la détonation sème le doute parmi les créatures.
« Qu’est-ce que c’était que ça ? » s’inquiète un gobelin.
Le hennissement de Verra retentit.
« Il y en a d’autres ? »
Une flèche s’encastre dans la roche.
« Ce sont mes camarades elfes, crie Mars du fond de sa cachette, des tas d’elfes sont avec moi ! »
Le galop de Verra fait écho dans le bois. Une seconde flèche tombe.
« Ne restez pas là ! » Gronde la voix chevrotante d’un gobelin plus âgé que les autres.
Tous les gobelins remontent du gouffre et se recroquevillent en formation tortue, toutes lances et boucliers dehors. Pendant sa chevauchée, Lambertus cogne contre les arbres avec son épée, contribuant à l’effet de multitude.
« Nos ennemis sont sur nous, murmure le vieux gobelin. Les elfes arrivent ! »
Mars, profite de la confusion pour remonter et rejoindre ses camarades.
« Mars, tu es sauves, chuchote Lambertus, où sont les enfants du village ? »
« Ben ils sont toujours… euh… accrochés dans la cage. Enfin il y en a deux vivants quoi. »
« Deux !? » s’inquiète Lotte.
« Tu n’as rien pu faire ? Mais il ne restera plus aucun survivants de ce village. »
« Non, il reste la naine, répond Mars, d’ailleurs elle est où ? »
« Ben justement hein, elle est partie, plus personne ne la tenait !
« Mais comment ça elle est partie ? S’énerve Lambertus. Je vous faisais confiance moi ! »
« Mais attendez, on va laisser les enfants se faire manger ?
« On va pas se battre contre cinquante gobelins de toute façon. » répond Héléna
« Et euh… pour les fleurs ? »
Silence gêné…
« On a fouillé pendant une heure de ce coté là du gouffre, on a rien trouvé. »
La jeune avocate s’est assise dans la neige, elle rumine. « Oui non mais bon, moi ça commence à bien faire. Je crève de faim, je meurs de froid, j’ai sommeil, ya des loups, ya des gobelins, je suis blessée, personne peut me soigner. Déjà qu’on devait finir dans la soirée mais non parce que môssieur le patrouilleur rural est pas capable de lire une carte. J’en ai marre, j’en ai marre ! Alors je rentre et si ça vous va pas vous vous débrouillez ! » Elle se met en marche vers la péniche.
« Mais vous pensez qu’à vous ! Et Samy et Durak on les laisse crever ?! »
« L’employée de Josef nous a dit que le poison prenait généralement entre quatre jours et une semaine pour tuer. »
« Rentrez si ça vous chante, moi je vais chercher les fleurs un peu plus loin. » répond Lambertus tout en guidant sa jument vers l’est.
« Mais Mars, tu as bien dit que c’était des gobelins de la nuit ? »
« Oui »
« Est-ce que ça veut dire qu’ils dorment le jour ? »
« Normalement oui. »
« … »
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