Où la compagnie enquête sur ce qui se trame dans les égouts de Bögenhafen.
Personnages-joueurs présents :
Mars Orya, elfe monte-en-l’air
Helena Kramer, humaine avocate
Lambertus Englander, humain patrouilleur rural et son cheval de guerre Verra
Lotte Pfaffen, humaine chasseuse
Samy Cruchedor, halfling franc-archer et son canard qui tousse Brogriadoc
Dans l’épisode précédent
Au terme d’une semaine de voyage en péniche, la compagnie de Talabheim parvient enfin à la cité marchande de Bögenhafen. Lambertus, qui a désormais adopté complètement l’identité de feu Kastor Lieberung, n’a pu prendre possession que partiellement de son héritage à cause d’une mystérieuse organisation de marchands qui semble influencée toute la politique de la cité. Pendant ce temps, Mars, Samy et Lotte enquêtent sur la présence d’une terrible créature vivant dans les égouts.
Les bureaux Steinhäger
Le jour se lève. La compagnie de Talabheim s’est retrouvé cette nuit dans le manoir Lieberung, récente acquisition de Lambertus parfaitement située dans Adel Ring, le quartier huppé de Bögenhafen. Une nuit donc très confortable malgré l’odeur de renfermé et les étranges lueurs lunaires de Morrslieb.
Après un copieux petit déjeuner à base des restes du cochon de lait de la veille, le groupe se rend au quatorze de la rue Kaufman. Selon les calculs de Lotte, Mars et Samy c’est exactement sous ce bâtiment que se situe l’étrange porte des égouts qu’ils ont découverts la veille. A cette adresse ils trouvent un immense bâtiment de plain-pied. Au dessus de la porte une gravure représente un tonneau marqué de la lettre S.
Ce sont les bureaux de la famille Steinhäger, l’une des grandes familles marchande de la ville. La cour intérieur est entourée de portes menant à des bureaux et des salles de réceptions où vont et viennent plusieurs marchands. Un réceptionniste s’approche des aventuriers afin de savoir ce que des personnes aussi mal vêtues viennent faire ici. Après s’être enquis de qui travaillé ici et des animaux potentiellement dangereux dont ils disposaient (et qui se résume manifestement au seul chien de chasse du gardien), les cinq compagnons préfèrent quitter les lieux pour poursuivre leur investigation ailleurs.
Après concertation ils décident que la meilleure chose à faire pour le moment est d’en savoir plus sur ce qu’il se trouve derrière la mystérieuse porte. Il y a manifestement un monstre à l’intérieur mais avant de faire quoi que ce soit il faut l’attirer.
Retour dans les égouts
Samy se rend alors au marché aux bestiaux du Schaffenfest est achète le mouton le moins cher qu’il trouve. Cette créature est aussi frêle et maladive que son canard mais elle devrait faire une proie parfaite pour le dévoreur de gobelin.
Il est difficile pour un mouton d’emprunter une bouche d’égout et cela n’est pas très discret, le groupe choisi alors de faire un détour en direction des quais où des entrées plus large existent. Les aventuriers s’enfoncent alors le long des canaux souterrains puants avec leur mouton tenu au bout d’une corde. Après une dizaine de minutes de marche ils aperçoivent une imposante forme flotter sur l’eau. La lumière des torches dérange un gros rat installé sur l’objet en question et le fait fuir. En y regardant de plus près, Lambertus reconnaît avec horreur le corps de la naine qui était attachée au pilori du Schaffenfest hier ! Le corps a été sérieusement mutilé et porte les marques de nombreux coups de couteau. Le bras gauche manque et semble avoir été arraché. La poitrine est ouverte en deux, et le cœur en a été enlevé. Le malaise est intense parmi les cinq aventuriers mais ils poursuivent quand même leur chemin.
Plus loin le groupe retrouve la mystérieuse cave. Cette fois-ci le sixième sens de Mars ne l’alerte plus d’aucune sensation de danger comme si le lieu avait été débarrassé de la puissance qui l’habitait. L’elfe déballe alors ses outils de crochetage et parvient en un tour de main à ouvrir la grosse porte en chêne. Le groupe découvre une grande pièce rectangulaire d’à peu près dix mètres de longueur, entièrement plongée dans l’obscurité. A la lumière des torches tout le monde essaye de trouver un indice sur ce qui habitait ici la veille. Les ossements du gobelin ne sont plus là . A vraie dire il n’y a absolument rien dans cette cave composée de briquettes sombres. C’est comme si tout avait été nettoyé cette nuit. C’est uniquement après un examen méticuleux que Lambertus découvre des traces de cire fondue et un petit tas de sel. D’après Helena ce sont les composantes typiques d’une messe chaotique !
Lambertus fait cracher la poudre
Soudain, Samy entend des bruits de pas en provenance du couloir d’où ils sont venus. Lambertus et Helena se portent volontaire pour aller voir de quoi il s’agit. Camouflés dans un petit recoin ils aperçoivent un groupe de huit personnes. Musculeux, grossiers, armés d’armes improvisées, ils ont l’allure d’une bande de malfrats. Le patrouilleur et la juriste restent cachés et les laisse s’avancer plus en avant afin de les surprendre plus tard lorsqu’ils seront encerclés. Comme prévu, des éclats de voix se font entendre lorsque les bandits rencontrent Lotte, Mars et Samy. Celle qui semble être la chef les menaces en leur expliquant qu’il faut cesser de fouiner dans ces égouts s’ils ne veulent pas se retrouver au fond du fleuve. C’est à ce moment que Helena et Lambertus quittent leur cachette pour les surprendre dans leur dos. Peu impressionnés les brigands réitèrent leur menace, mais Lambertus ne se laisse pas faire et tente à son tour de les intimider. Aussitôt la chef de bande s’approche de Lambertus pour le frapper au visage d’un puissant coup de ceste. Il n’en faut pas plus pour que tout cela dégénère en un violent affrontement.
Lotte, Helena et Mars dégainent leurs épées. Samy préfère prendre la fuite avec son mouton. Lambertus quant à lui essaye de profiter de son atout le plus menaçant: son arme à feu. Alors qu’il est pris pour cible par un nain au visage disgracieux, le patrouilleur parvient à placer le canon de son pistolet dans la bouche de l’assaillant. Ce dernier garde son sang froid et donne un grand coup de ceste dans les côtes du patrouilleur. Son souffle est coupé mais il parvient quand même à se concentrer et à tirer à bout portant dans la poitrine du nain. Une puissante détonation résonne dans le tunnel puant. La poitrine du nain est perforée et celui-ci tombe dans l’eau crasse. Dès lors c’est la panique du côté des voyous. Ils tentent de prendre la fuite de façon désordonné, Mars, Helena et Lotte en profitent pour immobiliser deux d’entre eux : un homme au teint rougeaud et un halfling armé d’une poêle à frire. Après les avoir bâillonnés le groupe quitte les lieux en passant par la bouche d’égout la plus proche du manoir Lieberung et les enferment à l’intérieur pour les interroger.
Apprenti bourreau
Mars questionne l’halfling dans une pièce pendant que Lambertus cuisine l’homme dans une autre. Tous deux refusent de dire quoi que ce soit à propos de leur employeur. Ce mutisme met Lambertus hors de lui, il menace alors de trancher l’orteil de son prisonnier… ce n’était pas du bluff. Un cri de souffrance retentit à travers tous les étages du manoir alors que l’un des doigts de pied est séparé du reste du corps par un coup de dague chauffée à blanc. La crapule crache alors tout ce qu’il sait : «C’est Gurney ! Stop ! C’est Gurney qui nous paye ! Le chef de la guilde des dockers. Y nous d’mande de faire des sales boulots de temps en temps. Intimidation, menaces de mort, passage à tabac. Tous ça quoi, ça arrondi les fins de mois. Mais c’est tout c’que j’sais. Je l’jure, j’en sais rien moi d’où y tient ces commandes ou à quoi qu’ça lui sert. Je l’jure, je l’jure !»
Et pendant que le vaurien contemple sur le plancher son orteil baignant dans une flaque de sang, une lune toujours plus grosse, toujours plus verdâtre et désormais parée d’étranges aspérités rappelant un visage grimaçant, plane au dessus du manoir Lieberung.
Laisser un commentaire