Le labyrinthe de brume, la fin de l’été et le dresseur nu.
Personnages-joueurs présents :
Rubis – 16 ans – Le plus jeune, mais aussi le plus éduqué, aussi bien en escrime qu’en littérature.
Aenith – 17 ans – Respectée pour sa sagesse, elle a toujours ce qu’il faut pour soigner ses amis.
Milulu – 18 ans – Chasseuse hors pair, elle est à l’aise dans les grands espaces.
Eguil – 18 ans – L’aîné du groupe. Minutieux et vif d’esprit, il ne rate jamais une bonne affaire. Il est accompagné d’un yak bruyant appelé Clafoutis et d’un bébé chimère.
Dans l’épisode précédent
Les voyageurs sont à la recherche des trois compagnons du vieil Altaïr, un grand-père mourant ayant pour dernière volonté de revoir ses camarades d’antan. Le groupe vient d’apprendre que l’un d’eux n’est hélas plus de ce monde. Ils sympathisent avec Rona, sa fille, qui leur offre l’hospitalité dans l’auberge que tient son époux.
En direction de l’ouest
Ce matin la brume recouvre les rues de Saint-Jamahl. Les voyageurs l’aperçoivent en ouvrant les volets de leur chambre. Attirés par l’odeur du petit-déjeuner ils découvrent leur hôte Petros, le mari de Rona, terminant le dressage d’une table garnie de pain, de beurre, de fromage, de crème et de confiture. Rona apparaît dans la cour avec une mule, des bagages et des vivres. Elle est sur le point de partir pour Moutown, rencontrer Altaïr à la place de son défunt père. Son époux lui demande d’être prudente sur la route et de bien s’hydrater. Il est du genre anxieux et sa femme le rassure en lui demandant de cesser de s’inquiéter inutilement. Avant de partir elle souhaite bon courage aux jeunes voyageurs et leur donne rendez-vous à Moutown lorsqu’ils auront terminés leur quête. Pleins d’énergies et après avoir fait quelques emplettes, le groupe est prêt à partir en direction des montagnes où Urwin, le troisième compagnons d’Altaïr, aurait vécu.
Le premier jour de marche traverse l’ouest de la lande. L’endroit est parsemé d’arbustes emmêlés qui poussent sur un sol d’herbes rases et de petits cailloux qui bruissent sous les pas. Quelques rapaces, vipères et biches se dérobent dans la brume et sont les seules sources sonores qui troublent le silence. Eguil est particulièrement apaisé dans cet environnement. Cela lui rappelle l’heureuse rencontre des œufs-qui-marchent d’il y a quelques jours. Rubis en revanche vit beaucoup moins bien ce voyage. Il trébuche sur un arbre mort et dégringole dans un dénivelé, ce qui lui cause un certain nombre de bleus et d’éraflures.
Pique-nique géant !
A la fin de la journée les aventuriers remarquent avec dépit que seul la moitié du chemin a été parcouru. Rubis monte alors la yourte avec l’aide d’Eguil pendant qu‘Aenith cueille une fleur de volubilis couronné et que Milulu part à la chasse. Plus tard la chasseuse revient avec le corps d’une fourmi géante. La carapace est confiée à Eguil pour qu’il puisse la revendre, tandis que la chair gluante est cuisinée pour servir de dîner. Mais cette curiosité culinaire n’enchante pas vraiment l’assemblée… Alors, pour la rendre plus appétissante Rubis l’enchante avec un rituel d’extase gustative qui lui donne soudain un savoureux goût d’estouffade de bœuf au vin rouge.
Le lendemain le groupe termine rapidement la traversée de la lande pour finalement atteindre un piémont ensoleillé. Un incroyable campement de yourtes et de tentes se dévoile à leurs yeux. De grands tapis, sur lesquels une centaine de personnes cuisinent des plats exhalant des odeurs toutes plus appétissantes les unes que les autres, sont étalés sur l’herbe verte.
Les convives expliquent au groupe qu’il s’agit d’un pique-nique géant célébrant la fin de l’été.
Eguil y voit une aubaine pour revendre sa cargaison de viande séchée qu’il s’était procuré à Saint-Jamahl et Aenith explore la plus haute colline des environs pour y cueillir une fleur de campanule de rosée. En se renseignant sur Urwin les voyageurs obtiennent un nouvel indice : dans la ville de Bourg-Plateau (situé dans une vallée à une journée de marche) une légende raconte qu’un ermite se serait transformé en arbre…
En fin de soirée, une fois que tout le monde a bien bu et bien mangé, les regards s’élèvent vers une grande quantité d’étoiles qui se déplacent comme par magie vers le sud, mais il n’en est rien. Ce sont des « étoiles-volantes », des oiseaux migrateurs aux plumes luisantes. Un spectacle enchanteur.
Traverser la montagne
Le lendemain, après avoir fait leurs adieux aux organisateurs du pique-nique, les voyageurs se frayent un chemin à travers des montagnes d’une taille respectable. Quelques pics sont couverts de neige malgré le climat estival. Les flancs et le col sont tapissés d’herbes grasses et de fleurs blanches. Une agréable odeur de résine se dégage de pins sombres qui abritent de nombreux oiseaux au chant délicat.
Au bout de trois heures de marche, au sommet d’une côte, les voyageurs aperçoivent une tortue-jardin endormie. La carapace de cet animal est recouverte de plantes et s’étend sur vingt mètres de long. Il vient alors une idée à Aenith, elle demande à ses amis de patienter une heure, le temps de dresser un cercle magique autour de l’animal pour exécuter un rituel de dressage. Au terme de cette cérémonie la tortue-jardin se réveille paisiblement. En voyant Aenith elle ressent une confiance absolue envers la guérisseuse. Celle-ci lui demande donc de bien vouloir laisser le groupe grimper sur son dos le temps d’une journée, ce que l’animal accepte avec dignité. Pour mener leur monture dans la bonne direction Rubis invoque une flèche-boussole qui pointe en direction de Bourg-Plateau. Au coucher du soleil, quelques heures avant que le rituel de dressage ne prenne fin, les voyageurs décident de mettre pied-à-terre et de monter le camp.
Le matin le groupe est réveillé par un tintement de cloches. En mettant le nez hors dehors ils aperçoivent un troupeau de bovidés à une centaine de mètres en contrebas. L’air est doux et l’herbage humide de rosé. Milulu et Aenith laissent les garçons replier la yourte et s’approchent du troupeau. Elles font la connaissance de Gayfer, un jeune homme bien embarrassé, car il se trouve nu comme un ver et dissimule son intimité derrière un rocher. C’est un dresseur débutant qui a du mal à se faire obéir de Richard, sa chimère adoptive. Celle-ci a brûlé les vêtements de son maître avec son souffle enflammé. Rubis, d’un geste d’une profonde bienveillance, déchire un morceau de toile de sa yourte pour l’offrir à Gayfer afin qu’il puisse se couvrir. Eguil propose de se servir de son expérience avec le bébé chimère pour communiquer avec Richard. L’opération est surprenamment efficace ! Après un simple «bonjour» et un dialogue de quelques minutes avec la bête, le marchand gagne la confiance de la chimère qui se met à suivre docilement Gayfer.
Pour remercier le groupe il offre le seul vêtement qu’il lui reste : sa paire de chaussures de montagne. Les godillots sont encore en bon état, mais propagent une odeur nauséabonde et tenace. Milulu les accepte néanmoins avec plaisir.
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