Journal d’Irene Carrizo, deuxième partie.
Vingt et unième Jour
La porte est là , creusée au pied d’une immense falaise de la Vallée du Rift. Elle doit mesurer pas loin de 10 mètres de diamètre et est parfaitement circulaire. En son centre est gravé le symbole millénaire des Atlantes, que la Fondation Arcadia a adopté. Lorsque Charles a approché la clé de sceau, un pendentif au bout duquel est accroché une luminoroche, les deux parties de la porte se sont doucement séparées dans un grondement. C’est alors que les équipes se sont mises en œuvre pour déblayer le passage. Le tunnel qui descend vers les profondeurs de la terre était obstrué par de gigantesques racines.
En fin de journée l’équipe de déblaiement est remontée et un grand banquet préparé par Robert va bientôt être servis. Il parait qu’une jungle épaisse se trouve au fond du tunnel et qu’il faut quinze minutes pour y descendre.
Je crois que j’ai saisi la chance de ma vie ! Lors du banquet, Charles a tenu un discours et en a profité pour demander une jeune personne volontaire pour l’aider à tester sa nouvelle substance ! Il parait que c’est une préparation qui permet à celui qui se l’injecte d’entrer en « communication mystique avec l’esprit des Atlantes ».
Avec le recul, c’est vrai que ça a l’air plutôt louche comme histoire, mais je me suis porté volontaire. J’ai besoin d’un mentor pour faire mon trou chez Arcadia et si j’arrive à me mettre au service de Mr.Sheborn ma voie est toute tracée ! On verra bien demain.
Vingt deuxième Jour
Il est six heure du matin, j’ai été réveillé par le clairon des militaires de l’expédition. Les guides vérifient leurs équipements, les érudits empaquettent leurs ouvrages et Leonhard rassemble les quelques poules que le conseil a décidé d’emmener (« au cas où », il parait).
Ça y est, dans quelques heures je vais enfin pouvoir pénétrer dans le Monde Intérieur…
Ok, donc c’était bizarre. Je viens de me réveiller dans un tunnel sombre, sur un brancard. Autour de moi se trouve toute l’expédition, la plupart en train de dormir. J’entends la voix de Charles et de plusieurs militaires qui s’agitent. Ils jouent avec des poules et puis… ils rigolent ? C’est trop bizarre et j’ai un peu peur. Mes articulations me font un peu mal.
Récapitulons. Quand nous sommes arrivés tout en bas du tunnel nous avons découvert une jungle de racines géantes. C’est à dire que d’épaisses racines noires, grosses comme des troncs d’arbres, tombent du haut de la caverne, sortent des murs ou même du sol. Sur leur surface il y a de gros champignons-lamelles blancs qui produisent une intense lumière blanche ce qui permet d’éclairer la caverne.
Très vite, Charles me dit que c’est le moment de savoir dans quelle direction aller. De sa mallette il sort une seringue avec une substance verdâtre à l’intérieur. Je le laisse me piquer… et plus rien. Depuis combien de temps sommes nous sous terre désormais ? Quelle chaleur…
Les autres m’ont expliqués ce qu’il s’était passé. La substance injectée dans mes veines m’a fait tombé dans un profond sommeil. Après plusieurs minutes immobile j’aurais commencé à entrer en transe, à parler dans une langue que Harry Mjolnir a identifiée comme étant de l’Atlante, et puis j’ai pointé du doigt la direction du nord-est. Après ça je me suis endormie pendant au moins 12h.
Deux militaires m’ont portés sur un brancard et ils ont traversés cette épaisse jungle en suivant la paroi. Cette caverne très inhospitalière est infestée d’araignées et de grosses limaces et asticots géants. Des ptérodactyles pas plus grands que des poules volettent dans les hauteurs. Au cours de cette marche Leonhard Neufchatel a découvert un passage menant vers un lac de lave dont il est suicidaire de s’approcher, mais nul endroit qui permettrait d’installer une colonie. Le moral était au plus bas.
Au bout de huit heures de marche un tunnel a été découvert. D’un diamètre de plus ou moins dix mètres et d’une longueur de deux ou trois kilomètres il nous a servi de refuge pour dormir. C’est ici que je me suis réveillé. L’état lamentable dans lequel j’ai aperçu Charles et les militaires provenait de leur rencontre avec une espèce de papillons géants qui auraient projeté des phéromones euphorisant lorsqu’ils s’en sont approchés. Les laissant inaptes au commandement durant quelques heures, heureusement Marie-Elisabeth a su gérer la situation.
Vingt troisième jour
On respire enfin !
Le tunnel dans lequel nous avons dormi débouche sur une magnifique prairie de mousse parsemée de hautes stalagmites et éclairée par une chaude lueur provenant de l’est. Le sommet de la caverne se trouve à près de 300 mètres selon nos ingénieurs. Cette cavité est vraiment impressionnante et s’étend sur des dizaines de kilomètres.
Oh ! On aperçoit au centre de la caverne un gigantesque mont solitaire qui s’élève. Il est recouvert de mousses et ressemble à un volcan éteint depuis des milliers d’années, en tout cas c’est ce qu’en déduisent nos géologues.
Des fleurs exotiques de toutes sortes de formes et de tailles poussent ça et là sur la mousse. Nous avons pu repérer des troupeaux d’une espèce de ragondins géants, Robert notre cuisinier pense qu’ils pourraient être une bonne source de nourriture. Il y a aussi des rapaces qui nichent dans les stalactites.
Pendant qu’un groupe s’approche des ragondins géants pour observer leur comportement nous escaladons le volcan éteint.
Ce fut épuisant mais nous y sommes. Nous contemplons le cratère au centre duquel s’est développé une petite forêt de racines.
En s’approchant de la forêt les guides ont repérés ce qui semble être une toile d’araignée géante… géante comme 30 mètres de diamètre. Genre l’œuvre d’une créature de plus de 5 mètres de haut… les plans d’installation dans ce cratère sont tout à coup moins enthousiasmants.
Cela fait quatre heures désormais que Charles, Marie-Elisabeth, Leonhard et les autres débattent avec le capitaine Nathaniel de la meilleure manière de déloger les araignées géantes.
Ils se sont finalement décidés. Charles, une poule sous le bras, s’approche de la toile d’araignée. Derrière lui, les huit militaires, prêts à faire feu sur la bête.
Respect à toute l’équipe. A l’instant où la poule fut lancée au centre de la toile, l’araignée, grosse comme un wagon a fondu sur sa proie. Charles a pris ses jambes à son coup et huit tirs de fusils d’infanterie ont pulvérisés la créature. A ce moment là tout est allé très vite. Quatre autre araignées ont accourues et j’ai bien cru que Charles allé y rester quand l’une d’entre elle l’a piqué. Finalement les araignées furent toutes tuées et un guide apporta à Charles un antidote qui le remis sur pied au bout de quelques heures.
On a monter le camp pour se reposer un moment ici. D’après les guides et les militaires le lieu est désormais sûr.
Vingt quatrième jour
Aujourd’hui je suis resté au camp avec la plupart des membres de l’expédition. Toutes ces émotions m’ont épuisées.
Les environs de la caverne ont été explorés. De nombreuses autres araignées géantes abattues et leurs œufs brûlés. Il en subsiste toujours dans les forêts situés à l’est et à l’ouest de la caverne, mais d’après les guides nous sommes désormais largement en sécurité.
Le groupe d’exploration de l’est est revenu et a apparemment découvert une source d’eau pure dans une sombre caverne de roches nues situées à cinq ou six kilomètre de là . Le conseil est désormais d’accord pour dire que nous pouvons commencer à établir un plan de construction pour s’installer sur ce volcan.
Les choses sérieuses vont pouvoir commencer. La colonie Sheborn va enfin voir le jour !
Alors comme ça, la petite Irene sait écrire depuis le début?
Moi qui pensais qu’elle savait à peine prononcer son nom.
Maintenant essayez de ne pas la laisser mourir pour qu’elle puisse écrire la suite !
De toute façon, on ne peut pas se fier au point de vue d’Irene, qui manifestement, reste aveuglée par Sheborn. Restant de marbre devant les ingéniosités grandiloquentes des autres ! (en particulier un certain Suisse)
Mais si notre chère Irene, ne supporte pas la prochaine dose du Doc.Sheborn, alors on ne pourra plus rien pour elle. Et nous aurons le loisir d’engager une vrai plume, qui soulignera d’un œil expert, l’aspect épique de cette expédition, à l’instar des textes de l’Odyssée ou même de Mr.Verne !
Ohoh~~ :tousse: