Où la compagnie de Talabheim est la proie d’une mystérieuse chasseuse de prime.
Personnages-joueurs présents :
Mars Orya, elfe monte-en-l’air
Helena Kramer, humaine avocate
Lambertus Englander, humain patrouilleur rural et son cheval de guerre Verra
Lotte Pfaffen, humaine chasseuse
Samy Cruchedor, halfling franc-archer et son canard qui tousse Brogriadoc
Durak Jotunnson, nain spadassin et son poney Haricot
Dans l’épisode précédent
Suite à un séjour à Altdorf qui ne pouvait que difficilement plus mal se passer, la Compagnie de Talabheim se trouve désormais sans missions à accomplir et recherchée pour meurtre par la garde de la capitale de l’Empire. Josef Quartjin, fidèle ami de Mars, accepte de les emmener avec lui dans sa péniche en direction de la cité marchande de Bogenhafen où une grande foire va avoir lieu. C’est ainsi que les aventuriers se retrouvent marchands de vin malgré eux, voguant le long du majestueux fleuve Reik.
Après trois jours de navigation, la péniche Berebeli fait escale au petit port de pêche de Weissbruck le temps d’une journée et d’une nuit.
Escale à Weissbruck
Weissbruck est un village de pêcheur de plus ou moins 300 habitants, la plus vaste zone urbaine sur le Reik avant Bogenhafen. Malgré la proximité de la capitale impériale et de l’une des plus riches cités commerciales de la région, les habitants souffrent d’un niveau de vie assez faible, entrainant alcoolisme et délinquance.
Josef considère qu’ici les aventuriers devraient être tirés d’affaire en ce qui concerne les recherches de la garde d’Altdorf. Pendant que l’honorable batelier va faire affaire au marché local en vendant une partie de sa cargaison de vins, le groupe fait un tour sur les quais histoire de se dégourdir les jambes. Wolmar et Gilda se portent volontaire pour surveiller la cargaison et prendre soin de Verra et Haricot qui attendent en soute.
En passant non loin de l’Auberge de la Trompette, Durak remarque un étrange personnage. C’est une femme de forte carrure, avec une cicatrice en travers du visage, elle porte une arbalète de poing et dévisage attentivement Lambertus (ce dernier étant trop absorbé par une conversation avec un marchand de godets en bois pour remarquer quoi que ce soit). Après quelques secondes, elle se précipite à l’intérieur de l’auberge.
Durak, inquiet, rapporte ce qu’il a vu au patrouilleur qui reconnaît à travers cette description la chef des deux étranges personnages décédés sur les quais d’Altdorf. Après concertation, les six décident d’entrer à leur tour dans l’auberge afin d’en savoir plus sur cette femme et pourquoi semble-t-elle les suivre depuis une semaine.
Avez-vous vu cette femme ?
A l’intérieur de l’auberge, la femme est introuvable. En interrogeant les pêcheurs Lotte apprend qu’elle est arrivée hier accompagnée d’hommes armés. Nul ne sait ce qu’elle fait ici ni qui elle est, elle patiente dans les auberges locales.
Mars préfère se rapprocher des quartiers malfamés de la ville et s’enfonce dans les sordides ruelles de Weissbruck.
Elle y rencontre un groupe de manants mal habillés buvant de l’alcool en ricanant. Prenant ses airs de vaurien l’elfe s’attire leur confiance, ils lui apprennent que celle qu’elle recherche a cassée la figure du chef d’un gang rival après qu’il ai ordonné qu’elle « dégage de son territoire ».
Pour en savoir davantage, la voleuse se rend à l’Auberge de l’Or Noir pour rencontrer ce chef de gang. Il explique que la femme semble être une sorte de chasseuse de primes en attente de sa cible.
Mars court retrouver Lambertus pour le prévenir du danger. Durak pense que la meilleure chose à faire est d’organiser un rendez-vous et demande à l’elfe de griffonner : « Rendez-vous ce soir, huit heures, auberge de la Trompette », sur un morceau de parchemin.
« C’est pour la femme à la cicatrice, explique-t-elle à l’aubergiste, on aimerait lui poser des questions, je compte sur vous pour votre discrétion.»
A huit heure, le groupe traverse les quais direction l’auberge, mais à l’intérieur, pas de femme à la cicatrice. L’aubergiste ne l’a pas vu aujourd’hui.
Une heure d’attente, toujours rien. Mars préfère quitter l’établissement pour retrouver Josef.
Lambertus se lève et annonce que Verra, sa jument, a besoin de se dégourdir les jambes. Voila trop longtemps qu’elle est enfermée dans ce bateau.
«Euh, vas pas tout seul…», dit Lotte interloquée.
«Ben quoi ?»
« Il y a une femme qui cherche à te tuer et tu vas promener ton cheval ?»
«Mais le pauvre cheval… »
« Non, non, c’est trop dangereux! »
«Mais je suis sur qu’elle ne me veut pas de mal cette dame.»
N’en croyant pas leurs oreilles les quatre rient grassement au nez du patrouilleur.
«Qu’il est con !», se moque Héléna.
«Si tu veux vraiment sortir ton cheval on viendra avec toi après.», explique Lotte.
«Je le ferais après manger.»
«Ah ah ! Mais quel con ! », renchérie la juriste, hilare.
«Non mais tu sors pas, c’est tout…», dit Durak, dépité.
« Bon ben je me bourre la gueule, voilà .»
Contrarié, le patrouilleur commande une bouteille de tord-boyaux et boit seul.
Au bout d’une heure-et-demi Lambertus se trouve bien aviné et invite Durak à le rejoindre. Ce nain fait partie des rares qui n’apprécient que très modérément l’alcool, pourtant il se laisse tenter.
Après une demi bouteille de tord-boyaux, le patrouilleur est complètement ivre, quant à Durak il se trouve très joyeux.
C’est à ce moment que Mars revient.
«Mais qu’est-ce que vous faites ?, elle se tourne vers Lotte. Il sait que quelqu’un essaye de le tuer ?»
«Oui, répond la chasseuse, et avant qu’il soit ivre il voulait promener son cheval.»
«Non mais là il va falloir penser à retourner à la péniche, on se lève tôt demain.»
Soudain, un homme assis près des fenêtres se retourne et dit «Patron, elle est à qui la péniche là bas ? »
«A nous, pourquoi ?»
«Hé bien ils ont l’air de faire la fête.»
«Quoi ?!» L’elfe se précipite en direction du port, suivie par ses compagnons, et découvre la péniche baignant dans une lueur chaude. Le Berebeli est en train de bruler.
« Putain mon ch’val ! »
« Mon poney… »
« Joseeef ! »
Les poneys et les chevaux d’abord !
Dans un état lamentable Lambertus s’agenouille au bord du fleuve, priant Morr de ne pas s’emparer de l’âme de sa jument aujourd’hui. Samy à ses côté préfère le garder à l’œil, c’est sûrement une diversion de la chasseuse de prime.
Sur le pont, les autres découvrent Josef et Wolmar essayant d’éteindre les flammes, pendant que Gilda et Elsa fuient en direction de l’auberge.
Héléna et Lotte courent vers la soute de la péniche et se saisissent des rênes de Verra et Haricot pour les mener à l’abri, ceux-ci ne tardent pas à trotter en direction du quai, apeurés par les flammes.
Alors qu’elle essaye de contenir l’incendie, Mars repère à une dizaine de mètres plus avant sur le Reik, la silhouette d’une barque avançant dans leur direction. A son bord, une femme armée d’une arbalète de poing et un homme à la rame.
« Samy ! Occupe toi de la tueuse là bas ! » mais alors qu’il prépare son arc, Samy aperçoit une seconde barque avançant depuis l’autre sens du Reik vers la poupe. A son bord, un homme tenant une torche prépare de nouveaux projectiles pour incendier la péniche.
Combat !
Détailler chaque action de cet affrontement n’aboutirait qu’à un récit à son image: long et fastidieux. Voici un résumé de l’attaque du Berebeli, mettant en lumière les actions les plus notables de nos héros.
Voyant la barque de la chasseuse de prime s’approcher, Durak bondit, son marteau de Sigmar à la main et atterri dans l’eau, quelques centimètres trop court. Il resta ainsi agrippé au rebord de l’embarcation pendant la majeur partie de l’affrontement.
Impressionnée par le courage du nain, Mars l’imita, son épée pointée en direction de la chasseuse de prime. Le saut fut parfaitement exécuté mais l’épée rata sa cible et se planta dans la coque. En la retirant l’elfe constata le trou qu’elle venait de créer dans le frêle esquif…
S’ensuivit une lutte désordonnée à quatre sur cette barque inondée. Mars fut blessée au bras et préféra fuir à la nage. Durak fini par se rétablir et poussa de toutes ses forces la chasseuse de prime à l’eau pour pouvoir plus simplement combattre le rameur à coup de marteau.
C’est Mars qui infligea le coup de grâce à la chasseuse de prime, en décochant une flèche depuis la berge, sur la femme qui était déjà en train de se noyer (déjà blessée à la jambe par une flèche de Samy).
Samy passa tout le combat sur le quai au côté du patrouilleur ivre mort. Il fit en bon professionnel ce qu’il sait faire de mieux : viser et tirer. La Compagnie de Talabheim lui doit le handicap infligé à la chasseuse de prime et des blessures mortelles à deux hommes de mains.
Sur le pont du navire, Héléna et Lotte combattirent férocement trois mercenaires ayant abordés la péniche depuis une autre barque. Elles subirent de nombreuses blessures mais la juriste força son opposant à battre en retraite en lui infligeant une profonde entaille dans le ventre. Sa camarade s’illustra également en parant magistralement un coup d’épée qui aurait pu lui trancher la jambe.
Nous nous souviendrons avec frisson les paroles d’Héléna après avoir ratée l’une de ses passes d’armes : «Gyaah, je vais crever ! ».Et Lambertus dans tout ça ? Beaucoup trop ivre pour suivre un raisonnement logique ou tenir correctement une épée, le patrouilleur passa quelques secondes à prier Morr agenouillé sur le quai puis, voyant la chasseuse de prime se noyer, lui lança un galet…
La mystérieuse femme morte et les hommes de main en fuite, les membres les plus valides de la compagnie finissent d’éteindre les flammes pendant que les autres pansent leurs blessures.
Mars et Samy hissent le cadavre de la chasseuse de prime sur le quai, en fouillant sa veste ils trouvent une lettre malheureusement trempée et dont l’encre a en grande partie coulé. La plupart de ce qui y est écrit est illisible.
Joint à cette lettre, se trouve un portrait lui aussi partiellement effacé. On devine néanmoins le menton et la bouche de Kastor Lieberung/ Lambertus Englander.
Le corps de cette crapule est laissée à la milice de Weissbruck. En tant qu’étrangère ayant eu des embrouilles avec les gangs, elle est considérée comme une bandit de plus ayant cherchée à s’emparer des richesses de Josef Quartjin.
Le lendemain, après quelques travaux de restauration, le Berebeli est prêt pour repartir en direction de Bogenhafen.
La Compagnie de Talabheim est prête à découvrir les festivités du Schaffenfest et Lambertus Englander songe à ce qu’il doit faire de l’héritage des Lieberung…
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