Où la compagnie prend tous les risques pour sauver Bögenhafen
Personnages-joueurs présents :
Mars Orya, elfe monte-en-l’air
Helena Kramer, humaine avocate
Lambertus Englander, humain patrouilleur rural et son cheval de guerre Verra
Lotte Pfaffen, humaine chasseuse
Samy Cruchedor, halfling franc-archer et son canard qui tousse Brogriadoc
Dans l’épisode précédent
Complètement impliqués dans les affaires d’une mystérieuse organisation chaotique qui sévit secrètement dans la cité marchande de Bögenhafen, la compagnie n’a d’autre choix que de démanteler l’organisation seule face à un conseil et une milice corrompue. Ils entrent en contact avec Sabinchen Magirius, une membre de l’Ordo Septenarius dissidente.
Le plan
Au dessus du manoir Magirius, les rayonnements verdâtres de la lune laissent place à un pale soleil.
La compagnie de Talabheim a bien peu dormi cette nuit, leur esprit était occupé à élaborer un plan pour mettre fin aux agissements du mystérieux Ordo Septenarius.
Lambertus et Helena considèrent qu’un renfort militaire est nécessaire. Le problème est que la milice de la ville est sous les ordres d’un membre de l’Ordo. Ce serait peine perdue, voire même dangereux, de les alerter. Ils se souviennent alors de la présence au Schaffenfest d’un grand tournoi de chevalerie. Une dizaine de chevaliers Bretonniens y sont présents. Les chevaliers du Royaume de Bretonnie sont de terribles combattants qui haïssent autant que les Impériaux les cultistes du Chaos. L’éloquence d’Helena pourrait bien les convaincre de se ranger de leur côté.
Mars, quant-à-elle, se souvient de Daniela, la lutteuse de foire. Après tout elles se sont plutôt bien entendues lorsqu’elles firent connaissance le jour de leur arrivée, ce pourrait être une alliée supplémentaire.
Samy se souvient avoir entendu Edith et Gidéon Teugen évoquer un entrepôt sur les quais. C’est probablement là qu’aura lieu le rituel. Les entrepôts étant fait de bois, le halfing imagine un stratagème à base d’huile pour lampe disposées dans le hangar. Un incendie aussi soudain qu’incontrôlable serait un moyen radical pour contraindre l’organisation d’abandonner leur cérémonie.
Lotte quant-à-elle, se porte volontaire pour veiller sur Sabinchen Magirius à l’intérieur du manoir.
La compagnie à la recherche d’alliés
Parmi les divers groupes de personnes sophistiqué discutant avec érudition des tournois de chevalerie, Helena et Lambertus sont accueillis froidement. Les chevaliers Bretonniens sont occupés à se préparer pour les prochains affrontements. Des écuyers se pressent parmi les tentes, transportant épées, lances et pièces d’armure ou faisant aller de majestueux destriers. Lorsque Lambertus les interpelle pour demander une audience auprès de l’un des chevaliers il n’essuie que des refus condescendants mais le verbe d’Helena a une efficacité bien supérieure. En quelques arguments bien placé, habillé d’un langage parfaitement conforme à l’étiquette et en jouant sur le drame et l’urgence de la situation, ils se retrouvent finalement face à un grand seigneur de Bretonnie tout de plaques vêtu.
De son côté, Mars a moins de chance. Elle retrouve Daniela, alias Brute,à une buvette non loin du ring de lutte. Celle-ci est ravie de retrouver sa nouvelle amie, mais lorsque l’elfe évoque des rites chaotiques, la colossale combattante prend peur. Par prudence elle refuse d’en entendre plus, précisant qu’elle ne veut surtout pas être mêlée à ce genre d’affaires.
Ce n’est qu’Ã la tombée de la nuit, après avoir longuement débattue de théologie et de confiance avec son interlocutrice que le chevalier Bretonnien garanti enfin à Helena qu’il sera prêt, dès la tombée de la nuit,à recevoir son signal pour charger là où elle lui indiquera. Il précise néanmoins que si ces histoires de complot chaotique et de cérémonies démoniaques étaient un mensonge ou un piège, elle et ses compagnons seraient aussitôt fait prisonnier pour finir pendus et écorchés au sommet d’un donjon.
Pendant ce temps un message cacheté est glissé par une main anonyme sous la porte de la demeure de Magirius.
«ENTREPOT 13», indique t-il.
Le rituel se met en place
Aussitôt, Samy file en direction des quais, sa cargaison d’huile dans un grand sac. L’entrepôt 13 ressemble à n’importe quel autre. C’est un grand hangar de bois mais les fenêtres sont barrées par des planches. L’endroit est calme et relativement désert. Au sommet de l’entrée pend une enseigne de bois sur laquelle est peinte une fleure à quatre pétales, l’emblème de la famille Teugen. A l’intérieur Samy découvre une pièce encombrée de caisses et de tonneaux remplis de pommes. Cette cargaison est entassée vers l’arrière du bâtiment, laissant un espace vide à l’entrée. Le halfing se dépêche de disposer les tonnelets d’huile aux quatre coins de la pièce et file se camoufler au milieu des caisses.
L’heure qui suit voit l’arrivée successive de huit carrosses desquels descendent les membres de l’Ordo Septenarius. Samy reconnaît Edith Teugen, Gidéon Teugen et Sabinchen Magirius. Une fois entrés dans l’entrepôt ils se vêtent d’une robe pourpre cagoulée, brodée de symboles impies. Ensemble ils mettent en place un véritable temple : un grand pentacle est peint sur le sol avec de la peinture noire et deux chandeliers en argent surmontés chacun d’une bougie noire sont positionnés à chaque pointe. Un imposant cercle de cuivre de cinq mètre de diamètre entour le pentacle et en son centre est représenté une tête de bouc.
Pendant ce temps Lambertus et Helena courent en direction du Schaffenfest. La progression est difficile car les rues sont bondées par une population terrifiée. En effet, cette nuit là une grande partie du ciel est bouché par Morrslieb, la lune verte. Celle-ci est véritablement effrayante. Son vert vif fait baigner Bögenhafen dans une lueur lugubre. Les cratères dont l’astre est parcouru forme un sourire terrible et un regard sournois. La plupart des habitants se réfugient dans les temples, d’autres courent en direction des portes de la ville ou se jettent sur les bateaux à quais pour fuir. Toute cette agitation crée des débordements et des pillages que la garde en sous-effectifs essaye péniblement de contenir.
Après le départ du carrosse de dame Magirius, Mars et Lotte l’ont suivie de loin pour rejoindre l’entrepôt. Elles s’approchent discrètement des fenêtres barricadées pour tirerà travers les interstices. Mais alors qu’elles préparaient leurs flèches, le gang de docks qui les ont attaquées hier dans les égouts, leur tombe dessus.
De l’autre côté du bâtiment les cultistes se tiennent en cercle autour de Sabinchen Magirius qui a été ligotée et allongée au centre du pentacle. Les psalmodies qui retentissaient dans la pièce jusqu’à présent s’arrêtent brusquement et Edith Teugen plonge sa lame dans la gorge offerte de sa victime. Elle essaye ensuite d’ouvrir la cage thoracique pour en extraire le cœur.
Samy prend son courage à deux mains. Il enflamme un tonneau d’huile et le lance de toutes ses forces au centre du cercle. La barrique atterri à quelques mètres de Edith, explose et enflamme la robe d’un cultiste.
La vraie nature de Gidéon
Gidéon se retourne et découvre l’halfling debout sur les caisses de marchandise. Le cousin Teugen révèle alors son véritable visage en se métamorphosant en une masse informe de magie solide. Son aspect est alors perpétuellement changeant, bien que toujours affreux. Il varie du tout au tout d’un instant à l’autre. Passant en revue une myriade de formes et de couleurs. De nouveaux visages et membres humains comme animaux apparaissent constamment à la surface de sa peau caoutchouteuse.
Cette chose fait un bond prodigieux et atterrie avec force devant Samy. Un bras énorme et griffu se matérialise et s’abat sur le halfing. Fortement blessé, ce-dernier rassemble ses forces pour soulever un second tonnelet d’huile et le projeter sur Edith qui essaye de maintenir le rituel pendant que l’un de ses camarade brule vif. Cette fois ci le récipient s’écrase sur la chef de l’Ordo, enflammant immédiatement son corps.
A l’extérieur, Lotte et Mars sont en mauvaise posture face aux six mercenaires. Soudain, une lame puissante tranche net le cou de l’un des brigands qui s’en prenait à elles. En quelques secondes les assaillants sont défaits par la charge de douze chevaliers Bretonniens. Lambertus et Helena ouvrent la marche sur le dos de Verra. Les étalons enfoncent les portes du hangar par une ruade et les fiers seigneurs de l’ouest pénètrent avec fracas dans la pièce enfumée. Ils abattent sans distinction toute personne vêtue d’une robe pourpre. Samy profite de l’agitation pour essayer de s’enfuir. Il traverse la pièce à tout vitesse, sautant par dessus les corps mi-découpés, mi-calcinés et s’extrait du bâtiment. A l’extérieur il retrouve avec soulagement ses quatre camarades.
La compagnie se tient là à quelques mètres du bâtiment, aux côtés des plus courageux des Bögenhafiens, et observent les chevaliers mener une bataille épique, qui se poursuit sur l’esplanade, contre ce démon du Chaos. Après une dizaine de minutes où trois chevaliers périssent par magie noire, d’énormes nuages de magie se forment au dessus du bâtiment en train de s’effondrer et de se consumer dans les flammes. Le nuage prend la forme d’un immense démon surplombant tout le quartier.
« Gidéon ! dit-il d’une voix caverneuse. Où est mon portail ? Tu as échoué. Tu n’as pas ouvert le passage que tu m’avais promit. Cette mascarade n’a que trop durée. Reviens-moi !»
La chair du démon mineur se ratatine. Et c’est en poussant un cri déchirant que Gidéon se volatilise dans un bref, mais aveuglant, éclat magique.
Sous le regard pétrifié des habitants, Morrslieb diminue à vue d’œil.
En moins d’une minute, elle reprend une taille similaire à sa jumelle et revêt sa couleur verte pâle habituelle.
Et tout devient calme…
Eh bien, ça m’a redonné froid dans le dos cette histoire d’ambiance verdâtre étouffante :S
(Petit détail, Helena et Lambertus étaient sur Verra à montrer le chemin aux bretoniens, lors de la charge de cavalerie au milieu de Bögenhaffen, ou plutot au milieundes Boggenhaffeniens)
Ce joyeux bordel 🙂
Il y a un côté intemporel et surtout plaisant, de savoir que quelque-part, une trace écrite de nos parties existe 🙂
Shallya te bénisse.
Ah ! J’ai corrigé cet événement. J’imaginais Verra toujours dans la péniche avec Josef qui l’aide à se dégourdir les sabots matin et soir. La pauvre. 😛