La forêt de pin, la cité de la sirène et la poissonnière mélancolique.
Personnages-joueurs présents :
Rubis – 16 ans – Le plus jeune, mais aussi le plus éduqué, aussi bien en escrime qu’en littérature.
Aenith – 17 ans – Respectée pour sa sagesse, elle a toujours ce qu’il faut pour soigner ses amis.
Ophélia – 17 ans – Paysanne et joueuse de flûte à ses heures, elle vit en harmonie avec les saisons. Elle est accompagnée d’un perroquet bavard et d’un petit veau.
Milulu – 18 ans – Chasseuse hors pair, elle est à l’aise dans les grands espaces.
Eguil – 18 ans – L’aîné du groupe. Minutieux et vif d’esprit, il ne rate jamais une bonne affaire. Il est accompagné d’un yak bruyant appelé Clafoutis.
Dans l’épisode précédent
Au cours de leur voyage initiatique les cinq jeunes gens du village de Vertevue ont fait la rencontre de Altaïr, un vieil homme au crépuscule de ses jours désirant plus que tout voir une dernière fois ses vieux camarades de voyage. Le groupe s’en va alors en direction de Port-Jean-Louis-Le-Bossu, une cité portuaire où devrait vivre une certaine Polly.
Continuer la route
Quand Eguil se réveille ce matin il se rend compte que son bras gauche le fait souffrir, probablement une blessure de la veille qui s’est aggravée pendant la nuit. Heureusement, Aenith est capable de lui préparer l’un de ses Élixirs Miracle et le soigne rapidement.
La journée du lendemain est toujours aussi monotone et caniculaire, mais en fin d’après-midi la route quitte la plaine pour s’enfoncer dans une grande forêt de pins. Au pied des arbres, serrés comme de grands soldats au garde-à-vous, s’étale un sol sablonneux jonché d’épines, de pommes de pins, de grandes fougères et de buissons épineux qui débordent sur la route. Une agréable odeur de sève emplie les narines des voyageurs.
Comme d’habitude Eguil et Rubis montent le camp sous les encouragements en chanson d’Ophélia pendant que Milulu et Aenith explorent les environs à la recherche de gibier pour l’une et d’herbes de soin pour l’autre.
Cette fois-ci c’est Aenith qui est la plus efficace. Dans la forêt elle découvre un Perce-neige lunaire, une plante qui ne s’épanouit qu’à la lumière de la lune. Elle en récolte les feuilles car, selon elle, en les transformant en jus, elles amélioreraient la concentration.
Ophélia rentre un peu plus tard, toute courbaturée et blessée à la jambe. Selon elle, elle aurait glissée et serait tombée de haut après avoir tentée de poursuivre un petit animal.
La forêt
Au réveil Milulu se rend compte que sa blessure de la veille a empirée, heureusement Aenith est là pour soulager ses blessures à l’aide, encore une fois, de son Élixir Miracle qu’elle concocte grâce aux feuilles de Perce-neige lunaire récoltées la veille.
Le groupe s’avance dans la forêt en remarquant qu’il fait agréablement moins chaud aujourd’hui et qu’une brise légère venant de l’océan fait tomber par-ci par-là quelques pommes de pin faisant fuir les écureuils et les oiseaux. L’odeur est toujours aussi agréable. Le voyage serait presque une promenade de santé si les buissons épineux n’envahissaient pas le chemin, obligeant les cinq jeunes gens à déblayer le passage à coup de bâtons et d’épées.
En s’enfonçant ils aperçoivent des phacochères-nains qui fouillent le sol aux alentours. Certains s’arrêtent net au passage des voyageurs pour les dévisager d’un air menaçant. Selon Rubis ces animaux ont la réputation d’avoir une très haute estime d’eux-mêmes et peuvent se révéler assez agressifs envers les humains s’ils ont l’impression qu’on leur manque de respect. C’est hélas ce qui se passe pour Aenith qui se fait renverser par l’un d’entre eux après avoir croisée son regard d’un peu trop haut… Éreintée, la jeune guérisseuse ne pense plus qu’à une seule chose, atteindre Port-Jean-Louis-Le-Bossu pour retrouver un vrai lit et prendre un bon bain.
Port-Jean-Louis-Le-Bossu
C’est dans l’après-midi que le souhait d’Aenith est exaucé. La forêt s’éclaircie de plus en plus et, au détour du chemin, Port-Jean-Louis-Le-Bossu se dévoile au regard des voyageurs. C’est une grande cité maritime abritant plus de 35 000 habitants, son cadre est idyllique : des plages de sables fins, des cocotiers, une eau turquoise… Son architecture accentue cette atmosphère de paradis, murs blancs, toits bleu, pas plus de deux étages, la cité de Port-Jean-Louis-Le-Bossu a tout de la cité balnéaire où il fait bon passer ses vacances.
Dans les rues, des décorations témoignent de récentes festivités estivales : des banderoles et affiches représentant tantôt une sirène tantôt un majestueux cachalot.
Au centre de la cité se tient un immense marché couvert. Eguil en profite pour revendre les bijoux de Clair-Mont-Feraille ainsi que toute sa cargaison de thé du Canyon de Saintombre. Les autres, pendant ce temps, interrogent les habitués jusqu’à trouver la fameuse Polly. Il s’agit d’une dame âgée occupée à découper de la poiscaille. La femme, un peu dure de la feuille, est d’abord ravie de rencontrer de jeunes aventuriers, mais lorsqu’elle apprend la situation de son vieil ami Altaïr, elle s’inquiète et accepte immédiatement de suivre le groupe jusqu’à Moutown.
Le départ est prévu pour le lendemain matin. Après avoir prévenue ses enfants et petits-enfants, Polly explique aux aventuriers qu’elle désire leur montrer ce soir un « endroit très spécial ».
Les souvenirs de Polly
En suivant la vieille dame à l’extérieur de la ville, le groupe atteint un passage étroit entre deux collines escarpées qui font face à l’océan. En l’empruntant ils débouchent sur une crique similaire à une caverne à ciel ouvert. Face à eux s’étend l’océan qui scintille grâce à la lumière des étoiles. Le sable fin parsemé de coquillages échoués ajoute à l’atmosphère féérique de l’instant.
Polly propose de faire un feu de camp et de griller quelques poissons en observant la multitude de lucioles bleutées qui commencent à se multiplier dans le ciel. Pendant ce temps Ophélia joue un air de flute. Après le coucher du soleil le majestueux cachalot arc-en-ciel connu sous le nom de « sirène » se dévoile au groupe.
« C’est exactement comme dans ma jeunesse, dit Polly, lorsque avec mes camarades nous nous sommes arrêtés dans cette région il y a soixante ans. Nous avons campé dans cette crique et je me suis jurée que ce serait ici que je passerais ma vie. Merci de m’avoir fait vivre cet instant une seconde fois. Je suis prête à partir pour Moutown. »
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